Un véritable marathon
La course à la chefferie du Parti libéral du Québec n'a peut-être pas excité les commentateurs, mais elle a parfaitement rempli sa mission
(Photo Parti libéral du Québec)
Aux Jeux olympiques, le marathon est une course moins excitante que le 100 mètres, mais c’est certainement une des disciplines les plus exigeantes. C’est peut-être pour cette raison que les commentateurs politiques qualifient d’ennuyante la course à la chefferie du PLQ qui se conclura samedi prochain, le 14 juin. Il n’empêche, cette course d’endurance aura parfaitement servi les objectifs du parti: permettre aux membres de mieux connaître chacun des candidats et mesurer la capacité de chacun de débattre des politiques publiques, de présenter des idées, de susciter des appuis, de mettre sur pied une organisation gagnante.
Il y a un an, les journalistes doutaient que le PLQ parvienne à décrocher des candidats d’envergure. Eh! bien, il y en a maintenant cinq, et tous conviennent qu’ils (malheureusement, il n’y pas de “elles” parmi les candidats) ont livré une performance de qualité pendant les mois qu’a duré la course.
Car la course a été longue, très longue. Trop longue? Pour les candidats, ce fut certainement une épreuve de longe haleine. Les militants ne s’en plaindront pas, eux qui, peu importe leur région de résidence, ont eu l’occasion de rencontrer chacun des prétendants. Lorsqu’ils voteront cette semaine, les membres auront en main toutes les informations nécessaires pour faire leur choix.
Des chroniqueurs ont soutenu que la course n’avait pas donné lieu à des débats d’idées. Ce n’est pas la course que j’ai vue. Il y a eu pas moins de 6 débats de 90 minutes, chacun portant sur un thème précis. Les candidats ont eu à répondre à toutes les questions que l’actualité imposait. Chacun a mis de l’avant des idées sur l’économie, la santé, l’éducation, l’environnement, les finances publiques, etc. Évidemment, il n’y avait pas de fossé énorme entre eux: ils sont tous libéraux. Mais du contenu, il y avait bel et bien.
Enfin, il ne faut pas oublier qu’en parallèle de la course au leadership, un énorme travail de reconstruction du parti s’est amorcé, piloté par le président du parti Rafaël Ferraro et par le directeur général Patrick Huot. Ce travail a porté sur les idées, sur l’organisation et sur le financement. Résultat: le nouveau chef héritera d’un parti en ordre, prêt pour la prochaine étape.
Le contexte politique actuel offre l’opportunité au Parti libéral du Québec de former le prochain gouvernement du Québec, en octobre 2026. Pour y arriver, le travail de reconstruction doit se poursuivre, sous la direction du nouveau chef, avec énergie, détermination et conviction. Les Québécois sont en attente d’un nouveau gouvernement, un gouvernement capable de les rassembler au lieu de les diviser, et de gérer les affaires publiques avec compétence et rigueur. Il revient aux libéraux de leur proposer une solution de rechange crédible au gouvernement de la CAQ. Dans ce processus, la course au leadership qui s’achève a été une étape essentielle et très bien menée.